Témoignages d’anciens

Génération 2011 :

Agathe B., entrée à l’IEP de Rennes

Agathe B. aujourd’hui élève à l’IEP de Rennes.

” Que dire de mon année d’hypokhâgne à Jeanne d’Arc ? Que j’en garde de très bons souvenirs ? C’est certain ! Qu’il y en a également de moins bons ? C’est exact aussi ! Alors quel bilan en tirer ?

Commençons par les moins bons côtés : l’hypokhâgne est une classe prépa et comme son nom l’indique il faut beaucoup travailler et s’investir pour réussir. En plus d’un volume horaire de cours chargé, il faut y ajouter les heures de khôlles (jargon hypokhâgneux qui signifie interrogation orale seul en face du professeur), les heures de prépa sciences po si vous choisissez cette « option », les devoirs surveillés du samedi matin (que du bonheur !) et enfin le travail à la maison. Comme vous l’aurez compris, une hypokhâgne réussie va de paire avec quelques sacrifices personnels mais je vous rassure ; rien de très méchant non plus, le tout est d’être très organisé dans son travail afin de ne pas prendre de retard.

Il y a également les bons côtés, ceux pour lesquels on choisit et on ne regrette pas d’être allé en hypokhâgne. La prépa apprend à travailler efficacement et surtout à réfléchir, à sortir d’une réflexion trop scolaire.

Ainsi, les débouchés sont très nombreux –que ce soit après l’hypokhâgne ou la khâgne-, et on ne perd pas son temps. En effet, l’hypokhâgne permet de se constituer un véritable socle de culture générale que l’on ne peut acquérir nulle part ailleurs. Pour ma part, j’ai fait une hypokhâgne dans le but d’entrer dans un Institut d’Etudes Politiques (Sciences Po) à la fin de l’année, ce que je suis parvenue à faire.

Ainsi, en plus des heures de cours « normales » je faisais des heures supplémentaires, encadrées par mes professeurs, qui nous préparaient à ce redoutable concours. Au programme, histoire et culture générale principalement. J’avais passé les concours Sciences Po juste après mon bac –que j’avais alors échoués-, j’ai ainsi pu comparer mes résultats avant et après l’hypokhâgne : j’ai gagné environ 5 à 8 points dans chaque épreuve, nul besoin de commentaires !

J’ai également beaucoup apprécié l’encadrement des professeurs, les classes étant d’un effectif raisonnable, les professeurs connaissent leurs élèves et sont donc de conseils très avisés. Il se crée une relation particulière entre élèves et professeurs, une sorte d’émulation et de confiance qui nous poussent à aller toujours plus loin et donc à progresser.

En conclusion, je ne regrette pas d’être passée par une hypokhâgne pour atteindre Sciences Po, j’y ai acquis rigueur et pugnacité. D’autant qu’en choisissant la province je n’ai pas connu les rivalités entre élèves et une pression outrancière de la part des enseignants. Travail mais dans un bon esprit : la preuve, trois ans après, je côtoie toujours d’anciens camarades de classe et certains professeurs…

Agathe “

Lucie E. a suivi l’option Cinéma en prépa à Jeanne d’Arc

Une ancienne élève très enthousiaste pour la formation reçue, qui lui a permis de concilier les études et le cinéma.

” Cela fait aujourd’hui quatre ans que j’ai quitté la khâgne et je perçois encore les acquis de cette formation, au jour le jour. De nombreux éléments de culture générale -qu’il s’agisse de littérature, de cinéma ou encore d’histoire et de géopolitique- ayant été abordés au cours de la prépa ont constitué une base essentielle pour mon travail jusqu’au Master.

Certes, ces deux années m’ont demandé beaucoup de travail, de disponibilité et de courage (notamment pour affronter les concours blancs du samedi matin et les khôlles du soir !) mais je ne regrette absolument pas ce choix d’orientation pour débuter mes études.
La prépa est une formation riche car pluridisciplinaire, où chaque matière est abordée en profondeur. De plus, nous avons la possibilité de nous spécialiser dans un enseignement qui nous tient à cœur, ce qui donne une motivation supplémentaire pour poursuivre l’année.

La spécialité cinéma est particulièrement intéressante puisqu’elle permet d’allier la théorie (analyse filmique, études thématiques …) à la pratique (écriture, réalisation, montage …). De plus, des intervenants extérieurs nous aiguillent dans notre travail et nous permettent de mieux connaître le milieu professionnel. Pour ma part, j’ai eu ainsi eu l’occasion de rencontrer une réalisatrice, une actrice et une monteuse. Enfin, une rencontre avec un ancien élève de la spécialité ayant obtenu le concours de l’ENS nous a permis d’obtenir de précieux conseils quant à la préparation des épreuves. Ces rencontres ont été riches et variées, et restent de très bons souvenirs à l’heure actuelle.

Je conseille vivement cette formation à tous les lycéens ayant des centres d’intérêts et des capacités multiples. Bien sûr, une certaine fibre rédactionnelle et un goût pour la culture générale sont nécessaires. Mais la variété des horizons dont proviennent les élèves d’hypokhâgne (filières L, ES et S) dément l’idée reçue selon laquelle il faudrait être un « pur littéraire » pour entrer en prépa.

Ce que l’on apprend durant ces deux années est avant tout une manière de penser, de poser les problèmes, de les étudier en profondeur, sans réponses toutes faites. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre par cœur des notions, il faut avant tout les décortiquer, les aborder sans a priori. Mais comme nous l’avait dit un professeur dès la rentrée, « se cultiver » est un verbe pronominal, autrement dit il est vain d’attendre que l’on nous cultive ! La prépa m’a poussée sans cesse à être curieuse, à creuser les sujets par moi-même, selon mes propres centres d’intérêt. C’est donc aussi une forme de développement personnel.

N’oublions pas non plus de citer l’endurance que cela m’a conférée ! Le nombre d’heures de cours, de travail personnel et la durée des devoirs sur table peuvent a priori rebuter les élèves. Mais au final, ces heures se sont avérées nécessaires et cela m’a permis surtout d’être à l’aise par la suite, à l’université. Une fois que l’on a pris l’habitude de disserter durant des heures, un partiel semble passer bien vite.

Concernant la suite de mon parcours, j’ai obtenu une Licence Arts et Culture avec mention Bien. Puis, j’ai fait une année de césure durant laquelle j’ai enseigné le Français et l’Anglais à des élèves du secondaire, à domicile (ce qui m’a donné l’occasion de compatir avec nos chers professeurs !). Parallèlement, j’ai suivi un cours du soir en Histoire de l’art à l’Ecole du Louvre.

Aujourd’hui, je suis en master professionnel Ingénierie de la Culture et de la Communication et je me destine à la gestion de projets culturels, en particulier pour le jeune public. Bien sûr, je suis toujours passionnée de cinéma, j’ai d’ailleurs eu l’occasion d’assouvir cette passion dans un cadre associatif à côté de mes études.

Et si mon parcours peut paraître alambiqué à première vue, tout cela me semble au contraire tout à fait cohérent aujourd’hui. Certains enseignements de l’université font écho à ceux que j’ai reçus en prépa et c’est au cours de cette toute première formation que mon goût pour l’histoire de l’art s’est affirmé.

En bref, rien à perdre, tout à gagner : foncez pour la prépa ! “

Le vendredi 18 décembre 2020 nous avons accueilli nos anciens qui ont accepté de nous livrer leurs souvenirs de leurs années de prépa au lycée Jeanne d’Arc sous forme de courtes vidéos.